Inauguration en fanfare et sous la pluie pour le tramway parisien
De g à d: le PDG de la RATP Pierre Mongin, le maire de Paris Bertrand Delanoë, le ministre du Tourisme Léon Bertrand et le président de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon inaugurent le tramway à Paris, le 16 décembre 2006
Disparu depuis près de 70 ans des rues de Paris, le tramway y a fait son grand retour samedi, avec un voyage inaugural de la Porte d'Ivry (XIIIè arrondissement) à la porte de Versailles (XVè).
Un ruban orange a été coupé à l'arrivée de la rame inaugurale, sous la pluie et au son d'un orchestre. La rame, bondée, transportait de nombreuses personnalités, dont le maire de Paris Bertrand Delanoë, le président de la RATP Pierre Mongin, le président de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon et le ministre délégué au Tourisme Léon Bertrand.
Le tram, gratuit tout le week-end, devait être accessible au public à partie de 14H00.
De nombreux maires de capitales étrangères étaient à bord (Beyrouth, Londres, Montréal, Barcelone, Bamako, Stockholm ou Antananarivo).
L'UMP parisienne a boycotté l'inauguration, à l'exception du maire du XVe René Galy-Dejean.
Bertrand Delanoë, a salué particulièrement la présence du maire de Beyrouth, Abdel Meneem Al-Ariss.
Il a affirmé la nécessité d'"actes efficaces" pour lutter contre la pollution. "Nous devons répondre par des actes à la pollution, c'est une nécessité de santé politique et de civilisation. La moitié de la population de la planète aujourd'hui vit en ville, nous devons faire évoluer les comportements", a-t-il déclaré.
"Tous, maires du monde, nous avons à répondre par des actes efficaces à la lutte contre la pollution, notamment par des transports collectifs non polluants", a-t-il dit.
M. Delanoë a souligné que la prolongation du tram vers l'Est devrait se faire "dans l'intérêt de tous les habitants de l'agglomération parisienne", en particulier pour la Seine-Saint-Denis.
Le ministre Léon Bertrand a rappelé que "le gouvernement (soutenait) fortement le développement des opérations de transport collectifs en Ile-de-France".
"Cette année, l'Etat a mis en place plus de 254 millions d'euros, la plus forte dotation annuelle depuis 15 ans, tous gouvernements confondus".
Jean-Paul Huchon, président PS de la région Ile-de-France, a déclaré que le tramway était "un outil exceptionnel de désenclavement urbain" et que "jamais aucun transport collectif n'avait été réalisé en aussi peu de temps," six ans.
"Nous n'avons pas eu de retard ni de surcoût", a-t-il souligné, faisant valoir que la "recherche de consensus" avait prévalu.
Pierre Mongin, PDG de la RATP, a affirmé que "le T3 (le nom du tramway) (symbolisait) la force d'une entreprise nationale intégrée de transports collectifs et il (était) emblématique de notre expertise comme maître d'ouvrage".
Il s'agit du premier tramway parisien (intra-muros) depuis 1937, soit près de 70 ans. La ligne de 7,9 km traverse trois arrondissements du sud de la capitale (XV, XIV et XIIIè), du Pont du Garigliano (XVè) à la porte d'Ivry (XIIIè) et remplace le bus PC1 qui desservait les boulevards extérieurs.
Le projet lancé en 2000 a nécessité trois ans de travaux et représente un investissement total de 311,5 millions d'euros, avec une co-maîtrise d'ouvrage Paris-RATP.
100.000 voyageurs devraient emprunter chaque jour le tramway, construit par Alstom, soit le double de la ligne de bus qu'il remplace.
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